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Le marché de l'installation d'équipements thermiques et de climatisation

3 min. de lecture
Mis à jour le 24 Novembre 2023
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COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Alors qu’il représente 70% de leurs débouchés, les entreprises de travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation ont bénéficié du dynamisme du segment de l’entretien-amélioration (+2,5% en volume sur un an en 2022), lui-même tiré par les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements qui constituent un important débouché pour les entreprises du secteur.

Sur le segment de la construction neuve, ce sont les mises en chantier de bâtiments non résidentiels (+5% en 2022) qui ont alimenté les carnets de commandes des professionnels du secteur alors que les mises en chantier de logements neufs reculaient (- 3,6% en 2022 en raison de la chute du logement collectif).

Au cours de l’exercice écoulé, les entreprises du secteur ont été confrontées à de nombreuses difficultés : problèmes d’approvisionnement (stratégie zéro covid en Chine, conflit en Ukraine), hausse des coûts des matériaux de construction, flambée des coûts de l’énergie (carburant, électricité) et alourdissement des charges de personnel (revalorisations salariales). Les hausses des coûts n’ont pu être que partiellement répercutées aux clients notamment en raison de la faible pratique de l’indexation des marchés par les artisans du bâtiment (la commande privée représente plus de 70% des débouchés des entreprises du secteur). En dépit d’une progression en valeur du chiffre d’affaires des entreprises de travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation de 9% en 2022, les pressions sur les marges se sont considérablement accentuées dans ce contexte.

Malgré l’entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché (instauration de l’alignement des rémunérations des travailleurs détachés sur celles des salariés employés par les entreprises établies sur le territoire, durée de détachement limitée à 12 mois, création d’un statut de détachement longue durée aux conditions plus strictes), le BTP reste l’un des principaux secteurs à recourir à ce statut en France. Les fraudes au travail détaché et au travail dissimulé constituent une concurrence déloyale portant préjudice aux acteurs du secteur.

Suite aux accords d’éco-conditionnalité passés entre l’Etat et l’Ademe, les travaux de rénovation énergétique sont éligibles aux différents dispositifs d’aides qu’à la condition qu’ils soient réalisés par des professionnels qualifiés « RGE » (Reconnu Garant de l’Environnement). L’engagement dans une démarche qualité est donc devenu incontournable pour accéder au marché porteur des travaux d’amélioration des performances énergétiques des logements. Alors que le nombre d’entreprises détentrices du label tend à stagner depuis plusieurs années et ne représente qu’un peu plus de 10% des entreprises de l’artisanat du bâtiment (soit 65 095 entreprises RGE en 2022), les organisations professionnelles plaident pour une simplification des procédures administratives et pour une harmonisation des référentiels de contrôle utilisés au titre du label RGE et des dispositifs MaPrimeRénov et CEE (Certificats d’Économies d’Énergie).

Tendances

Amorcé en 2022, le ralentissement de la croissance du volume d’activité des entreprises du bâtiment s’intensifiera en 2023.

La poursuite de la remontée des taux d’intérêt, le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers, la hausse des coûts de construction (entrée en vigueur de la RT 2020 depuis le 1er janvier 2022, persistance des prix élevés des matériaux et de l’énergie, hausse du Smic) ainsi que les fortes tensions sur le pouvoir d’achat des ménages, seront autant de facteurs qui freineront l’activité en volume sur l’ensemble des débouchés d’activité.

Ainsi, après avoir bénéficié d’un fort rebond mécanique post-covid, la construction de logement neuf sera confrontée à un très fort repli. 

Sur le segment du non résidentiel neuf, les investissements privés et publics fléchiront (dégradation de la conjoncture économique, rationalisation des espaces de travail, mise en œuvre de la démarche zéro artificialisation nette).

L’entretien-amélioration résistera davantage que la construction, tiré par le dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique. En effet, la demande pour ce type de travaux sera soutenue par la flambée du prix de l’énergie (électricité, gaz), l’augmentation des crédits alloués au dispositif MaPrimeRénov (déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 300 millions d’euros en 2024) et par l’exclusion des passoires thermiques de la location. En comprimant le pouvoir d’achat des ménages, les tensions inflationnistes pèseront toutefois sur la demande en travaux. Par ailleurs, le nombre de transactions dans l’ancien, indicateur permettant d’évaluer l’activité à venir en travaux d’entretien-amélioration, pourrait fléchir après avoir enregistré des niveaux historiques ces dernières années.

L'organisation du marché

Selon la taille des entreprises :

  • Les entreprises de taille artisanale : elles représentent l’essentiel des entreprises du secteur (93% d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 60% n’en emploient aucun). Ce type d’entreprises intervient localement sur de petits chantiers d’installation, de réparation ou de maintenance, principalement pour une clientèle de particuliers ou de TPE. Elles interviennent également dans le cadre de contrats de sous-traitance sur des chantiers liés à la construction neuve.

  • Les PME et ETI : elles opèrent à l’échelle régionale ou nationale sur des chantiers plus importants d’installations et de maintenance pour le compte d’entreprises privées du tertiaire et de l’industrie ou de collectivités locales. Elles réalisent les deux tiers du chiffre d’affaires de la branche.

Bon à savoir

On compte 27 687 entreprises dans le secteur des travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation en 2020¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 17,483 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2022 152,4
2021 139,5
2020 119,6
2019 124,0
2018 112,1
2017 105,2
2016 99,8
2015 100,0

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprise au 31 décembre 2020, Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation.

(2) Source : Insee, Esane, Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation.

Article mis en ligne le 24 Novembre 2023