Le marché de la fabrication et pose de charpente

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Contexte

Sur l’ensemble de l’année 2022, les entreprises du secteur ont bénéficié d’une demande bien orientée. 

S’agissant de la construction neuve, les mises en chantier de bâtiments non résidentiels ont enregistré une progression de 5%, principalement portée par la construction d’entrepôts, de commerces et de bâtiments industriels. Les mises en chantier de logements neufs ont pour leur part accusé un recul de 3,6% sur la même période en raison de la chute du logement collectif.

Les travaux d’entretien-amélioration ont quant à eux été tirés par le segment de l’amélioration de la performance énergétique des logements qui a constitué le débouché le plus dynamique pour les entreprises de l’artisanat du bâtiment. Les travaux d’isolation ont représenté 20% des travaux financés par MaPrimeRénov’ en 2022.

Toutefois, la croissance en valeur du chiffre d’affaires des entreprises du secteur (+ 11,5% sur un an pour la fabrication de charpente, + 23% pour les spécialistes des travaux de charpente) a principalement reposé sur un effet prix, résultant de l’envolée des coûts de production en 2022 (sur un an, l’indice de coût « BT07 - Ossature et charpentes métalliques » a progressé de près de 23%, le « BT16b - Charpente bois » de près de 10%).

Les hausses des coûts n’ont pu être que partiellement répercutées aux clients notamment en raison de la faible pratique de l’indexation des marchés par les artisans du bâtiment alors que la commande privée représente le principal débouché des entreprises du secteur. Dans ce contexte, les pressions sur les marges se sont considérablement accentuées.

Malgré l’entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché (instauration de l’alignement des rémunérations des travailleurs détachés sur celles des salariés employés par les entreprises établies sur le territoire, durée de détachement limitée à 12 mois, création d’un statut de détachement longue durée aux conditions plus strictes), le BTP reste l’un des principaux secteurs à recourir à ce statut en France. Les fraudes au travail détaché et au travail dissimulé constituent une concurrence déloyale portant préjudice aux acteurs du secteur.

Tendances

Amorcé en 2022, le ralentissement de la croissance du volume d’activité des entreprises du bâtiment s’intensifiera en 2023.

La poursuite de la remontée des taux d’intérêt, le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers, la hausse des coûts de construction (entrée en vigueur de la RT 2020 depuis le 1er janvier 2022, persistance des prix élevés des matériaux et de l’énergie, hausse du Smic) ainsi que les fortes tensions sur le pouvoir d’achat des ménages, seront autant de facteurs qui freineront l’activité en volume sur l’ensemble des segments d’activité.

Ainsi, après avoir bénéficié d’un fort rebond mécanique post-covid, la construction de logement neuf sera confrontée à un très fort repli. 

Sur le segment du non résidentiel neuf, les investissements privés et publics fléchiront (dégradation de la conjoncture économique, rationalisation des espaces de travail, mise en œuvre de la démarche zéro artificialisation nette).

L’entretien-rénovation résistera davantage que la construction, tiré par le dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique. En effet, la demande pour ce type de travaux sera soutenue par la flambée du prix de l’énergie (électricité, gaz), l’augmentation des crédits alloués au dispositif MaPrimeRénov (relèvement de 2,4 à 4 milliards d'euros du budget alloué à MaPrimeRénov’ en 2024) et par l’exclusion des passoires thermiques de la location. En comprimant le pouvoir d’achat des ménages, les tensions inflationnistes pèseront toutefois sur la demande en travaux. Par ailleurs, le nombre de transactions dans l’ancien, indicateur permettant d’évaluer l’activité à venir en travaux d’entretien-rénovation, pourrait fléchir après avoir enregistré des niveaux historiques ces dernières années.

L'organisation du marché

Selon la taille des entreprises :

• Les entreprises de taille artisanale : elles représentent l’essentiel des entreprises du secteur (94% d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 62% n’en emploient aucun). Elles interviennent localement.

• Les PME et ETI : d’envergure régionale ou nationale, il s’agit soit de spécialistes de la charpente capable de proposer des prestations allant de l’ingénierie (bureaux d’études) à l’installation de charpentes, soit d’entreprises diversifiées (construction bois, aménagements extérieurs, surélévation, etc.).

Selon l’activité

• Les entreprises de fabrication de charpentes : elles produisent également des ouvrages de menuiserie et des éléments préfabriqués en bois. Elles fournissent les charpentiers, les constructeurs de maisons individuelles, les particuliers, les promoteurs, etc.

• Les entreprises de travaux de charpentes : elles effectuent la pose et l'entretien de charpentes, principalement dans les bâtiments résidentiels. Elles représentent 79% des entreprises de la filière fabrication/travaux

Fabrication de charpentes

Travaux de charpentes

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Fabrication de charpentes et d'autres menuiseries / Travaux de charpente.

(2) Source : Insee, Esane, Fabrication de charpentes et d'autres menuiseries / Travaux de charpente.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Fabrication de charpentes et d'autres menuiseries / Travaux de charpente.

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